jeudi 4 septembre 2014

Reflet d'envie

"Dois-je vous attendre ce soir ?"

Une question, un sms, une attente, un tout resté sans réponse dans un téléphone éteint, John était sorti pour défendre un projet, donnant son corps et son esprit pour la réussite de celui-ci. Pris dans cette réunion sans fin, entre chiffres et la substance elle-même qui était la valeur de cette folie innovante, il avait coupé toutes sources pouvant le déconcentrer.

Là, dans ce taxi de retour, il somnolait, entre les premiers messages, les emails, les retours sur les remarques des uns et des autres, d'autres questions sous-tendues, et le compte-rendu pour la prochaine étape. Ce message, directement posé par Emma, le réconfortait, il demanda une pause à son chauffeur, une course rapide, il payerait le supplément. Des fleurs, du champagne, il avait envie de cette fraîcheur, des bulles explosives dans sa bouche, des parfums et même de l'alcool pour endormir ses doutes.


En arrivant, il récupéra ses affaires, rêvant d'une douche, de deux ou trois préparatifs, et de surprendre ensuite sa belle, chez elle, à l'improviste, comme seule réponse.

Une lumière dans le boudoir, il posa sur le sol du couloir de l'entrée les bouteilles, les fleurs, il avait dû oublier cette lampe avant de partir. D'un pas décidé, il poussa la porte, sa jambe apparut aussitôt. Emma était là. La surprise était devant lui, sans fioritures.





Une douce musique, un jazz vocal, une voix de femme, de l'onctuosité pour l'ambiance, juste les ampoules des consoles du mur intérieur, la semi-pénombre ailleurs. Et puis sa jambe dépassant du Chesterfield de cuir gris patiné, un voile satiné, des talons fins, ses mollets délicieux. 

Une invitation sans voix, mais aussi ses cheveux sur l'autre accoudoir, il tourna autour pour recevoir ce sourire complice droit dans le regard. Elle jubilait de le savoir épuisé, de le savoir silencieux, mais prêt à se donner à elle. Son homme, sa victime consentante, ce corps qu'elle allait déshabiller, dévorer, masser, réconforter. Elle dévoila sa poitrine sous une fine étole de soie noire, un soutien-gorge satiné noir lui-aussi, un serre-taille noir toujours, quelques grammes de dentelles sur sa vallée aux délices, des bas de teinte caramel. Sa peau brillait, autant que son regard. 

John se pencha pour l'embrasser, elle posa aussitôt ses bras autour de lui, saisissant sa proie. Défaisant sa chemise, les boutons de manchette, la cravate, les boutons, libérant l'homme pour ne plus avoir qu'à consommer l'odeur, le parfum ce celui qu'elle aimait. D'une main sûre elle frotta cette poitrine masculine, recevant d'autres bises dans le cou, s'immergeant dans cette bulle, leur bonheur complice, leur duo charnel.

La nuit étincelait dehors, un dernier reflet sur ses bas, Emma se coucha.




Mr STEED

3 commentaires:

françoisedu80 a dit…

Bonsoir Mr Steed,

Il suffisait qu'elle soit là
magnétique et mytérieuse
Il suffisait qu'il dépose
une brassée de baisers , là
juste au creux de l'épaule
là et encore là
pour frémir
...pour aimer ...

Baisers de nuit

DuoNylon a dit…

L'attente de ce plaisir à deux, vous le décrivez si bien.

François a dit…

Un seul souffle, un seul baiser, un seul regard et tout n'est que braises... et savoureuses promesses...
Amitiés.