jeudi 28 février 2013

Interpréter le scénario

Elle était là, cambrée sur le canapé, les yeux fermés, elle se libérait.

Non elle ne se donnait pas à lui, il avait su lui donner la mesure de ce rapport entre eux, une intelligence et non par un modèle unique de domination et de soumission. Elle était libre de choisir, libre de subir, libre de décider de ses envies, libre de le recevoir en elle, de demander ou de prendre son plaisir.




Cet homme, ce quasi inconnu lui dégustait l'entre-jambe, avec une précision d'orfèvre.

Sa langue avait parcouru ses cuisses, cette peau si sensorielle entre le haut du revers des ses bas nylon, autre sensation qui se décuplait sous le toucher de ses mains, mais il explorait, touchait du bout de sa langue cette peau fine. Elle avait haleté, car si peu souvent, malgré ses nombreuses sorties libertines, si peu souvent elle avait pris le temps de se laisser aller, et de trouver un partenaire qui prenait le temps de la déguster, de la savourer, de sentir son parfum intime. Elle partageait son olfaction animale de cette partie de son corps, qui imprégnait ses jambes écartées, ses fesses avancées, cette bascule si particulière pour coller à son visage.






Elle ne le voyait pas, d'ailleurs en ouvrant les yeux, elle aurait aperçu un crâne, une faible partie de cet homme, elle le sentait sur elle, en elle maintenant avec un pouce massant la face interne de son sexe. Là en un instant il avait posé son doigt, caressé, malaxé, réveillé son point G, en un instant, il avait trouvé un trésor caché, si peu souvent exploré. 

Jamais aussi bien effleuré, massé. Elle se cambrait encore, ses doigts étaient là sur ses petites et grandes lèvres, avec sa langue, ses langues, elle en savait plus vraiment où il était, où il allait. Elle prenait le chaud, le froid, le collant et l'humide comme des parts d'elle-même, elle sentait son pouce, son autre doigt , ses deux autres doigts autour de son bouton. Il palpait-roulait, doucement, comme jamais, et des deux sensations combinées, elle vibrait maintenant. Et puis cette langue qui la cherchait, ses lèvres à lui, qui aspirait sa petite lèvre à elle. Elle bougea, vibra encore.





Elle était ailleurs, elle recevait pleinement ce désir de lui donner du plaisir, un cadeau sans limite. Comment avait-il pu comprendre que malgré leurs discussions, en présence de son mari libertin, de leurs exhibitions, de ses désirs racontés de baises, de soirées avec deux ou trois hommes, elle adorait plus que tout cela. Un sensuel cunnilingus gourmet !


Il avançait, il se retirait, elle suçotait, il entra sa langue entière en elle, puis lécha les alentours, son bouton. Il aspirait, suçait et reprenait tout ce sexe en câlinant le mont de Vénus. Lisse, juste une fine barrette de poils fins, il cajolait, lissait, suçait encore. Elle sentit la vague monter, monter encore, grimper encore, et là soudainement elle jouit, elle se lâcha. 




Étonnante pulsion qui vous désarticule, qui vous donne des sensations démultipliées, elle flottait au-dessus de ce canapé. Deux mains possédaient ses fesses, seule sa nuque posait sur le haut, ses cheveux défaits probablement, ses talons pour le sol, elle était possédée par cette langue pointue en elle, sur son clitoris, sur ses lèvres, ici et là, là encore et toujours plus lente, toujours en phase avec les vagues qui se préparaient. 

John caressait la peau, la chair des arrondis qu'il avait habillé avant, il savourait maintenant ce contact charnel. Ses mains mêlées à son fessier, il la dégustait encore, attendait de ressentir son corps, de ne faire qu'un avec ses jouissances. Que son parfum était délicieux !

Encore sa langue, encore sa bouche, toujours pour elle.




à suivre

Le début de ses épisodes est ici : 

JohnSteed

lundi 25 février 2013

S'ouvrir pour troubler le script

Très librement elle a fait ses premiers pas dans cette pièce, un salon, un boudoir, quatre murs avec leur décoration, mais aussi cette ambiance, bien plus qu'un duo sexuel. Il avait prix en main, certes, leurs jeux, son corps, en retirant cette lingerie si basique pour la glisser dans un soyeux inégalé. Elle ressentait cela sur ses jambes, dans ses hauts talons, mais aussi autour d'elle, ce corset qui signait sa volupté, sa cambrure d'un côté, ses seins et sa gorge de l'autre.


Elle marchait près des objets, et elle savait que sa beauté personnelle s'amplifiait en elle, et aux yeux de John. Gourmet et esthète, elle le confirmait, il souriait doucement, d'ailleurs à son tour, elle regardait ce créateur d'univers glamour. Comment cet homme anodin, si classique, ni beau, ni laid, pouvait-il dégager ce tissu de parfums, cet espace en trois dimensions d'érotisme ? Elle l'embrassa en passant près de lui.



Il semblait juste dans les notes des émotions, mais lui ne dégageait aucune beauté, à peine une pointe de style avec son costume, ses chaussures de cuir ciré et brillant, son visage plein d'empathie, mais vite oublié si il avait été au milieu d'une foule. Un homme comme un autre, sans beauté naturelle, sans sensualité de mâle affichée, sans jeunesse réelle, mais peut-être un charisme et non un charme.


Elle revenait vers les canapés, choisissant de se montrer à lui dans cette tenue, guerrière avec ses dessous, avec sa cuirasse de dentelles et de soie. Des cuissardes lui venaient à l'idée, pour compléter sa tenue, pas en vulgarité, mais plutôt en séduction chic. Dans sa valise, trop loin, sans oser casser la bulle, tout à l'heure, dans les prochaines heures, se disait-elle. 



L'atmosphère devenait chaud, elle s'assit sur ce canapé de cuir, un chesterfield, un aspect très anglais,  attendant lui-même des bulles de champagne, ou un vieux porto. Il avait dû voir et sentir, et bien plus encore, ce meuble mou, actif dans la passion des chairs, il avait dû absorber des fesses et d'autres arrondis en silence, caressant en retour, de son cuir, les courbes féminines, les envies masculines. Elle ouvrit les jambes, rien ne l'en empêchait, et puis elle était venu pour cela, pour savourer l'action, la mise en scène, pour jouer intégralement les actes suivants.



Elle avança ses reins, caressant ses bas si délicats, ses cuisses en même temps, elle s'ouvrit encore un peu plus. Rien ne devait retenir les prochains instants, elle voulait qu'il vienne, qu'il dirige, enfin qu'elle dirige sa tête entre ses cuisses. Là !


Maintenant ! Elle désirait cet anodin élégant dans un acte d'intimité total, elle le voulait !

Elle fît un signe, elle prenait la direction de cette scène, improvisait avec comme seule origine, celle de ces pulsions intérieures. Là !





John contourna la table, se mit à genoux devant elle, caressa sa joue, ses cheveux, sa gorge poussée par le corset vers le haut, débordante de désir, tétonnante à souhait.

Il baissa la tête, d'une main légère il fît le tour de la dentelle fine qui protégeait sa destination.
Il se pencha un peu plus, elle eût un frisson. Du plaisir déjà.


à suivre

Le début de ses épisodes est ici : 

JohnSteed




samedi 16 février 2013

Actrice ès Bas Nylon

Elle était là, nue, les pieds sur ce plateau de métal froid, il prit le temps de faire le tour, intégralement de sa nudité. Plus il avançait, doucement, comme un chat, plus elle se redressait, fière, assumant encore plus sa féminité, ses seins, ses fesses, ses jambes. Elle replaça une mèche de cheveux, elle avait encore quelques bijoux sur elle, une manchette dorée qu'elle adorait.

John mémorisait, numérisait en trois dimensions les courbes de cette femme, il la sculptait en son fort intérieur, centimètre après centimètre.

Sa nudité était accessoire, son corps de femme s'exprimait à l'esthète. Quelle belle femme !

Il se tourna, revint vers elle avec un serre-taille en dentelle quasi transparente, avec six belles jarretelles soyeuses, brillantes avec leurs attaches de métal. Il le posa, en quelques secondes sur ses hanches, comme un coup de pinceau sur une toile. Elle n'avait rien senti, juste une caresse de plus sur ses fesses. Cet homme était intriguant, plutôt magicien que libertin, aucunement croqueur de fesses, plutôt dégustateur d'amuses-fesses. Elle rit face à ce caresseur avec les yeux, avec les mains très probablement. 



Il l'enveloppa dans un corset, d'un geste rapide sûr, il le tenait, accrochait les attaches sur son ventre, entre ses seins,délicatement. Puis il passa ses mains sous ses seins avec une infinie douceur, comme en apesanteur, il souleva la volupté, la chair de femme, cette sensuelle lourdeur remplie de soie, immensément douce en intérieur, en sensation, comme incroyablement sensible en extérieur. Il plaça ses seins dans le galbe du corset, pour ne pas la compresser hâtivement. Il caressa une fesse, il était derrière, et du haut, du bas, il resserrait le corset, les liens, doucement, très doucement, fermement aussi.

Jamais elle n'avait ressenti cette palpitation, ces palpitations pour ce bien-être, cette bulle où elle était soudainement choyer. Rien ne semblait préparer quand elle était arrivée, ou tout l'était, elle s'interrogeait. Il serrait un peu plus, ajustant au souffle de cette inconnue, de cette femme libre venue pour partager des plaisirs charnels avec lui. Si différent !



Elle sentit la fin du serrage, un main sur sa fesse gauche, et un voile fin, une étole de fine soie et cachemire sur ces épaules, comment sentait-il le possible froid qui la parcourait, comment la percevait-il aussi précisément, sans la connaître. Juste ce dîner, il y a des semaines. Un repas, une discussion souriante, animée, coquine et câline, il était différent et attractif. Le chaud enveloppa le haut de son corps, son cou, le dessus de sa gorge, ses bras, elle caressait le tissu avec ses mains.

Il lui sourit, passa sur le côté et d'un geste précis, elle était dans ses bras, envolée du métal froid, de ce repère dimensionnel, elle volait vers le canapé, vers une méridienne plus exactement.

Elle se posa dans le velours bordeaux, chaud, doux en allongeant ses jambes. John revenait déjà avec un plateau présentant d'une part des cannelés, d'autre part des pochettes de bas nylon. Un choix qu'il lui proposa de choisir.

Des bas nylon actuels, des dernières marques miraculeuses qui produisaient des diamants de quelques grammes en fin voile, mais aussi des pochettes anciennes. Un jeu de couleur allant du gris clair en passant par du chair très clair, très brillant, du noir, du rose, et d'autres teintes. Elle cherchait, croquant le cannelé. Il venait de poser ses chaussures sur la table, ses escarpins. 



Elle choisit des bas rouges, la couleur de son libertinage, de sa fantaisie, des précédents bas. Mais lorsqu'elle ouvrit la pochette plastique, elle comprit enfin cette sensation extrême. Les bas , véritablement en nylon cristal, étaient si fins, qu'ils coulaient entre ses doigts. Totalement fluides, ces bas étaient une seconde peau à étaler sur ses jambes, un liquide insoupçonné de sa part, une finesse inégalable.

Il prit l'un d'eux, souleva sa jambe, et en deux secondes il avait retroussé le bas pour lui glisser sur les orteils. En quelques secondes, d'un geste précis, il tira, poussa avec ses pouces, glissant sur sa peau, derrière le nylon, étirant le bas. Elle n'avait jamais ressenti cette sensation, ni avec un collant, même les plus fins, ni avec des bas jarretières, ni avec aucun accessoire de mode, pour cette douceur enveloppante, devenant charnel autour de sa cheville, de son mollet, de sa cuisse. 



Là d'ailleurs, il ajusta, en quelques tours de mains, les attaches des jarretelles, tendit celles-ci malgré sa position, ni trop peu, ni pas assez.

Il fît de même avec sa seconde jambe, avec ce second bas, avec cette sensuelle caresse qui maintenant l'enveloppait des orteils jusqu'aux cuisses. Les revers noirs, oui surprise, noirs sur le rouge, étaient doucement satinés, luisaient avant sa peau, avant son intimité toute proche. Il avait ajusté aussi ses talons sur ses jambes. Elle aimait cette douceur, cette séance d'habillage qui l'avait rendu plus féminine.

Elle comprenait ce jeu de déshabillage, cette tenue qu'elle avait déjà portée, qu'elle aimait, dont elle appréciait les touches rassurantes, mais elle comparait maintenant les sensations, démultipliées. Par la nouveauté peut-être, mais par cet art subtil des matières, de la noblesse des véritables bas nylon, de cette douceur exceptionnelle, et cette nouvelle explosion en elle de sensations tactiles. Elle voulait se lever, se voir dans le miroir. Il l'en empêcha. 


Il lui souleva les deux jambes d'un coup léger, sans résistance, elle bascula en arrière sur les coussins en soir de cette méridienne. Les fesses offertes, les jambes en chandelles, il tourbillonna autour d'elle pour glisser une culotte vaporeuse de dentelle rouge, comme une fumée, une vapeur.

Puis il l'aida à se mettre droite, les talons au sol, debout. Elle se vit enfin, nouvelle femme, un reflet, et ses mains à lui, celles de ce John qui ajustait une dernière fois les jarretelles, remontant sa culotte. Ses deux mains sur ses deux fesses.

Elle sourit.

...à suivre....

Le début de ses épisodes est ici : 



Mr Steed

jeudi 14 février 2013

Scénariste ès Jarretelles

Pour mieux respirer, John avait été jusqu'à sa fleuriste, une femme âgée, toujours habillée avec élégance, malgré son métier, souvent avec sa veste Chanel. Elle portait son joli collier de larges perles nacrées, et avec des mains rapides, elle emballait des flots de tulipes du Brésil, des roses du Kenya, des fleurs pour l'appartement de John.



Ainsi il avait pu rafraîchir le salon, l'entrée, le boudoir, le bureau, tous ses lieux de vie, après non pas une journée mais trois jours d'écriture. Avait-il mangé, il ne savait plus, trop absorbé à ranger les papiers des derniers dossiers, les dernières pages de ses livres en cours.

Pour elle, il n'avait pas de scénario, mis il avait noté quelques remarques, quelques aveux de douceur, quelques envies sobrement exposées lors de leur unique rencontre.

Elle sonna à la porte, il lui proposa d'entrée vers le salon, de déposer sa petite valise sur le côté. Il ôta son manteau, le coucha sur un des fauteuils club du salon. Elle respirait vite, était-ce les marches pour arriver jusqu'ici, ou l'appréhension d'être avec lui, une première fois seule avec cet homme. Elle savait qu'elle venait pour du sexe, pour des instants charnels, pour un peu de soumission. Elle aimait cela autant qu'elle aimait s'exhiber. C'était son choix.




"Retirez-moi cette robe" John prenait l'initiative, alors qu'ils n'avaient pas échanger plus de deux phrases depuis son arrivée. Elle s'exécuta simplement, sobrement, en levant les bras au-dessus de sa tête, emmenant ses seins vers le haut, débordant de son soutien-gorge de satin. La robe noire et rouge se retrouva sur la table basse, elle n'avait que ses bas rouges, son string, ses seins dans la dentelle, et ses talons hauts. John tourna autour d'elle, elle le suivit du regard, prenant au passage, un peu possession des lieux, de l'univers de cet appartement, ce piano, ces fauteuils, ces fleurs ici et là, ces canapés de cuir et de velours.

John disparut pour revenir quelques minutes plus tard. 

Elle observait le lieu sans bouger, surprise, mais gorgée d'envie depuis ce matin, lorsqu'elle avait pris le train vers Paris.

Il revint avec un plateau rond, argenté, des dessous posés dessus.

"Déshabillez-vous ! je vous veux nue maintenant. Sans vos bas jarretières rouges... trop tristes. Sans ce string, trop vulgaire ... sans soutien-gorge, je veux voir vos seins dans leur volume, leur poids, votre volupté réelle. Je veux votre fierté nue." et il rajouta "Ici !"




Il déposa les dessous près de lui, et le plateau à terre pour lui indiquer de se mettre nue à cet endroit. 

Lentement, elle retira ses talons, les posa plus loin, descendant ses bas. Il ne les aimait pas, elle le savait fétichiste de ce voile pourtant. Elle douta en retirant le second, laissant la marque du silicone sangsue sur ses deux cuisses. Elle se plia, soudainement encombrée par ce string ridicule. Son homme l'adorait, cet homme, ce John ne le voulait pas entre ses fesses.

Elle mit son pied sur le métal, froid, elle se tenait debout devant lui, figée comme une statue froide. Juste là.

Elle le regarda, il ne la quittait pas des yeux. Elle était à lui maintenant, son regard lui disait, lui criait. 

Ses bras passèrent derrière son dos, ce geste fait des milliers de fois depuis le début de sa vie de femme, elle s'encombrait, elle n'osait pas. Nue, totalement nue devant lui. Sans concession.





Ses seins se relâchèrent, pommelant de leur vraie forme, un bonnet C qui avait plus de quatre décennies, mais elle se redressa en jetant son soutien-gorge vers la robe. Oui, elle avait ses courbes, ses formes, ses hanches, ses fesses rondes mais aucunement parfaites, mais si esthétiquement impeccable dans leurs courbes, mais délicieusement rondes. Sa silhouette naturelle, nue, elle prenait conscience de son attente, de ses mots, de sa fierté à être une femme libre de son corps, de sa nudité, de son entière féminité.

Derrière un grand bouquet de fleurs, un miroir éloigné, sur un mur,  renvoyait son corps, il était beau, c'était le sien, celui de sa volupté.

Elle sourit, lui aussi.


...  à suivre ...

JohnSteed


mardi 12 février 2013

Metteur en scène ès Bas Nylon

Le temps de l'hiver givrait les vitres du matin, puis coulait de mille gouttes ensuite, avec ce froid toujours présent. John venait de perdre un contrat, et tout le temps qu'il y avait consacré. Il retournait dans ces  moments-là dans son bureau, dans son cocon, non pour ruminer, mais pour expulser les toxines de ce monde financier, sans âme et encore moins sans valeurs. Il avait lu toute la nuit, relâchant ses muscles sur son grand fauteuil club, s'enfonçant dans le cuir, s'enveloppant d'une fine couverture de laine des Andes, somnolant puis sombrant.



Ce matin, il était derrière ses écrans, derrière ses claviers pour écrire, après l'afflux de mots des autres, il se devait de nourrir les réponses aux emails reçus depuis hier, de rédiger des articles pour les blogs auxquels il participait, enfin il reprenait les chapitres de son livre. Un roman, un synopsis sous forme de feuilles sur un coin du bureau, une pochette pour tout regrouper : les étapes, les rebondissements, les lieux et leurs descriptifs, les menus, l'appartement de l’héroine,  les habits des uns, les tenues des autres, les moindres détails pour enrichir ses phrases, ses pages les unes après les autres. 

Elle avait téléphoné, il avait répondu. On l'appelait pour des scénarios, érotiques et sensuels, comme on appelait un cuisinier freelance pour un repas à la maison, avec les petits plats dans les grands. Elle confirmait sa venue, pour la fin d'après-midi, rappelait son arrivée, demandait encore quelques informations.



Il se souvenait de ce repas en province avec ce couple, un soir, un restaurant tranquille, doucement gastronomique avec une épaule d'agneau désossée et cuite durant douze heures à tout petit feu, confite dans ses sucs et les parfums de romarin, du vrai et soyeux slow-food.

Il se souvenait de leur présence assurée, trop même, pour ne pas faire débutant, et de leurs questions innocentes pour de vrais épicuriens, pour des libertins assumés. Il avait répondu, presque défendu son curriculum vitae, jonglant entre les détails de soirées voluptueuses. Offrant des étincelles pour démarrer des feux dans les couples, dans leurs jeux complices, jouant de précisions sans trop en faire, pour ré-expliquer encore que le feeling ferait l'ambiance, que trop de préparation, de planification transformait ses instants là non plus en rebondissements sensuels mais en projet millimétré.



Il leur parla de laisser-aller, de bien-être, de rêverie, de prendre son temps, de vivre un véritable slow-sex, naturel ou agrémenté de bas nylon. Ils se relâchèrent après la seconde bouteille de vin, exprimèrent leurs envies réelles.

Ils lui proposèrent après le dessert, une balade dans la ville, dans les coins et recoins, pour exhiber le corps de madame. Elle semblait heureuse de cette situation, fière de sa féminité, de ses courbes qui avaient traversées le temps, les décennies. Elle commença à enlever son manteau, et suivant les alcôves de rues non éclairées, les porte-cochères et d'autres jardinets municipaux, elle enleva son chemisier, son foulard, dévoilant ses seins, son corset underbust, puis sa jupe. Elle marchait ainsi en porte-jarretelles avec des bas rouges dont elle rêvait me dit-elle. Talons sur asphalte, elle finit seins nus, sous son manteau, rafraîchie par la nuit, échauffée par les yeux sur elle.



John les avait quitté quelques semaines plus tôt dans ce dernier regard, vers elle qui ouvrait son long manteau, pour montrer sa silhouette gourmande, charnelle, gorgée d'envie.


Elle serait là, seule, dans quelques heures. Avec des bas rouges, lui avait-elle répété, les mêmes que la dernière fois, pour elle, pour lui.


...à suivre....


JohnSteed

vendredi 8 février 2013

Lectures offertes


John vient de commencer le rangement de printemps, des livres qui débordent, sous forme de piles, de tas et d'autres improbables pyramides de mots, de paragraphes, de virgules, de point finaux, de pages en papier. Son boudoir ne supporte plus cet excès !

Alors je vous propose un joyeux début d'année de littérature érotique, de fantasmes fous écrits, de classiques du genre, de livres plus rares, de mots plus justes. Vous aimez les mots, alors je vous les présente, je vous les offre.



Pourquoi ce geste altruiste ? pour décongestionner les pas entre les fauteuils clubs, les livres, le bureau et mes deux claviers d'écriture. Autant partager entre coquines, libertin(e)s, amoureux des mots sensuels, des vapeurs d'une imagination figée dans le papier qui poussera vos doigts vers votre entre-jambe.

Pourquoi ses livres ? car les autres lectures vous intéresseraient aussi, moins peut-être et ne nous trompons pas de sujet, la volupté est la clef qui vous fait venir ici pour lire, pour voir aussi les photos, mais il semble que la force des circonvolutions libertines d'Emma et JohnSteed vous plaise.

Et puis il y a eu les trompeuses "Teintes délavées de Grey", ses suites, qui soudainement ouvrent un monde à toutes les personnes frustrées, ou sans imagination, ou sans sexualité différente, ou sans envies simplement. Pour des raisons professionnelles, je n'ai fait que survoler les délires d'Anastasia, voir les excès du tout au tout entre le sexe en position "Missionnaire" si classique, le début de pornographie d'une levrette, le passage très machiste de la sodomie pour soumettre sa belle (ah bon, on ne peut partager ce plaisir, apprécier en étant une femme, avec délicatesse de la part du mâle), puis les envolées de Castorama, avec chaînes et cordes, plus le fouet et déjà la folle course à la performance sexuelle. Pire encore des manuels à usage quotidien, on hallucine !


Ne peut-on pas se satisfaire de nuances plus douces, plus respectueuses, surtout moins idéalisées, mais totalement érotiques et parfois très charnelles  voire fétichistes ?

On peut attendre d'autres poésies, d'autres caresses, d'autres mots. Comme sur ce blog, ou ailleurs nous pourrons en reparler...

Et puis il existe depuis toujours de livres roses, rouges, noirs, avec des variantes. La bibliothèque du Vatican les possède tous, je vous en offre certains. Vous n'aurez qu'à payer le port (quelques euros, ou pour certains une remise en mains propres sur Paris, je suis infiniment discret).

Dernier détail, quelle exigence de ma part ? Aucune, mais je vous fais confiance pour nous confirmer la lecture, votre critique, vos pratiques peut-être suite à ce flux de mots. Commençons par un commentaire sur cet article et les suivants, ou par email (oui ils existent des discrèt(e)s) à johnsteed.nylon@gmail.com

Bises littéraires, comme des caresses parfumées !


Un grand classique qui avait révolutionné aussi la littérature érotique 
à son époque. Une éducation très BDSM

Notes de l'éditeur : "  Enfin une femme qui avoue ! Qui avoue quoi ? Ce dont les femmes se sont de tout temps défendues (mais jamais plus qu'aujourd'hui). Ce que les hommes de tout temps leur reprochaient : qu'elles ne cessent pas d'obéir à leur sang ; que tout est sexe en elles, et jusqu'à l'esprit. Qu'il faudrait sans cesse les nourrir, sans cesse les laver et les farder, sans cesse les battre. Qu'elles ont simplement besoin d'un bon maître, et qui se défie de sa bonté...
Jean Paulhan.  "



Un ouvrage de revendication, un style très actuel

Notes de l'éditeur : "  " Nadine se regarde dans la vitrine de la pharmacie. Sa jupe la serre trop, elle remonte quand elle marche. On lui voit tout son cul qui ondule et qui veut qu'on la baise. Quand elle va travailler, elle a toujours la même tenue, toujours le même parfum, toujours le même rouge à lèvres. Comme si elle avait réfléchi à quel costume endosser et ne voulait plus en entendre parler. Ceux qu'elle croise la regardent différemment quand elle a sa tenue de tapin. Elle dévisage les gens, tous les messieurs qu'elle croise peuvent l'avoir. Même les plus vieux et les plus sales peuvent venir sur elle. Pourvu qu'ils paient comptant, elle se couche sur le dos pour servir à n'importe qui. Métro Charpennes. Elle marche vite. Claquent les talons de l'asphalteuse... "  "



Une initiation SM très intense, un classique

Notes de l'éditeur : " « Je porte les stigmates de la réalité de mon amour. J'aime contempler dans un miroir les traces que m'ont laissées les épreuves endurées lors des séances de soumission â l'être aimé. Je détaille les éraflures, les stries qui zèbrent ma peau nacrée, et je revis les intenses moments d'abnégation. »  Initiée par son amant Pierre, Laïka découvre ces « douleurs et langueurs, délires et supplices » dont Sade fit l'apologie. Tour à tour ingénue, libertine ou martyre, elle se soumet à un bien étrange rituel amoureux. Offerte à d'autres, battue, punie, caressée, Laïka, en se prêtant à cette rude initiation, sublime son amour envers son maître capricieux. Et si elle vit la souffrance et l'humiliation comme une glorifiante abnégation, c'est pour mieux s'assurer de l'emprise qu'elle a sur son maître, cet esclave fasciné.  "


Faites votre choix

mercredi 6 février 2013

Entre ses lèvres

Elle se réveille doucement. Elle se sent bien dans cette chaleur pleine de douceur. La chaleur préservée par la couette moelleuse qui les enveloppe et la chaleur de son corps à lui, à son homme. Il dort encore, tout près d'elle. Allongé sur le dos, son visage est serein.





Elle bouge un peu, juste pour se lover tout contre lui. Elle replie son bras gauche sous son oreiller et plaque doucement ses seins et la peau de son ventre contre son torse, son bas ventre contre sa hanche et ses jambes contre les siennes.Il est si grand à côté d'elle.

Elle passe son bras droit par dessus sa poitrine, elle a envie ainsi de le tenir dans ses bras. Elle essaie de rendre son bras léger, comme un oiseau.
Ils sont peau contre peau, ce contact délicieux. Elle ne bouge pas, harmonise sa respiration avec la sienne. Elle veut profiter de ce moment si doux. Elle pense qu'il dort encore, le rythme de sa respiration n'a pas changé, toujours aussi régulier. Elle se sent si bien, elle laisse tout cela l'envahir, insuffler en elle un bien être total, ses pensées s'envoler lentement dans un nuage si doux. Elle ne peut s'empêcher de poser légèrement ses lèvres sur sa peau, un caresse presque imperceptible. Elle a besoin de le respirer, de sentir sa peau, si ce n'est sous ses doigts, de la sentir avec sa bouche.




Il bouge un peu pour se caler un peu plus contre elle. Il semble toujours dormir, et elle se sent si bien, il l'enveloppe un peu plus de son corps, de sa chaleur. Elle profite de ce moment, de chaque seconde qui passe, un moment de pur bien être, elle se détend. Petit à petit, elle s'abandonne totalement, elle n'a plus besoin de penser.

Juste être là , contre lui, contre son corps si beau, si doux, tant aimé.





Cette sensation de plénitude se nuance d'abord imperceptiblement, puis de plus en plus intensément. Elle ressent une chaleur emprisonnant son entre-jambe, une bouffée de plaisir l'envahir, sans bouger.

Il se détourne, avec une main juste là, glissé ses doigts sur ses lèvres, dans son écrin. Il la caresse, effleurant délicatement son clitoris et pénétrant son intimité humide.

Encore, toujours et encore.




Mots d'Emma, touches de M. Steed

vendredi 1 février 2013

Entre ses bas nylon

John écrivait depuis plusieurs jours, plusieurs nuits, car le temps n'avait plu alors d'importance. Seul le flux des mots, un lien immatériel entre lui, eux et les pages de son écran d'ordinateur qui se remplissait, tout cela le dépassait, il n'en était que le metteur en scène.

Même si l'idée nouvelle était venu, un soir entre deux insomnies, sans médicaments pour cacher ses douleurs, ainsi à fleur de peau, entre deux souffrances, des angoisses, il avait choisi ce nouveau chemin de mots. Il savait la direction à prendre, sans connaître réellement l'objectif. Il avançait, un nouvel ouvrage aussi.



Puis en un coup de fil, il avait récupéré des clefs, elle ferait la conductrice. Son coup de fil récent, l'avait sorti de plus de soixante douze heures d'écriture, de douleurs, de centaines, de milliers de mots, de près d'une centaine de page de ce roman, elle avait dit dans son message "Chocolat, massages, bas nylon, guêpière pour le menu." en ajoutant "tout à nos deux volontés."

Une jeune femme, brune, avec une coupe au carré plongeant, un chemisier blanc ouvert de trop de boutons, une jupe noir en dentelle à volants, une veste courte, des jambes infinies, des bottes de cuir noir. Elle avait ouvert la porte de son cabriolet, version hiver toutefois, elle lui souriait, un regard différent de celui d'Emma, qui l'avait conquis dans le passé, à chaque fois que celle-ci avait envie de lui. Aucun sentiment, comme depuis la première fois, dans ce parking, où elle lui avait ouvert son entre-jambe, à des caresses de plus en plus sensuelles, sur son bouton de plaisir, puis profondément en elle. Elle avait joui de ses trois doigts englués dans son désir, bien en elle, fins et experts. Depuis ils se croisaient quand elle le désirait, très irrégulièrement, mais très charnellement à chaque fois.



Ils roulaient, elle avait remonté sa jupe pour lui, pour lui démontrer encore, un geste complice, qu'elle ne portait que des bas nylon, que de véritables bas nylon. Il avait été son initiateur, avant elle ne portait que des bas jarretières, des dim-up, haut sur les cuisses, au ras de son sexe lisse. Mais cette féminité des jarretelles l'avait surprise, la première fois dans une chambre d'hôtel, lui délicat et expert à la fois, ajustant, réglant sur ses fesses, sur ses hanches, sur son corps entier, cette guêpière sensuelle. Elle aimait cela, et maintenant, chaque jour ou presque, elle mettait de véritables bas nylon, et elle avait cette pensée pour lui, inoubliable sensation tactile.

Il dormait, après avoir somnolé, elle connaissait ce projet de roman, son absolu dévouement pour les mots, la force de ceux-ci pour sortir de ses mains, cet accouchement qui l'épuisait. 



Mais en arrivant vers Trouville, il se réveillerait, après s'être garé dans ce parking extérieur sans éclairage, il ferait le tour de la voiture, pour sortir les quelques bagages, et surtout il la plaquerait sur la carrosserie. Elle le savait, elle le voulait, il le savait. Là, sans résistance, il lui baisserait sa culotte, si fine en satin noir, une lingerie sans défense, juste pour pousser ses cuisses, juste pour s'enfoncer fermement en elle. Par devant ou par derrière, seul ce paramètre changerait, mais elle serait à lui, prise, conquises par son sexe dur. Déjà son envie humidifiait son entre-jambe, elle toucha le tissu fin, juste entre ses bas. L'odeur, elle l'adorait, lui aussi.

Encore quelques kilomètres.
Des virages et des courbes de plus en plus humides.





M. Steed